Paix amour travail



DISCOURS DE JOSEPH MICHEL MARTELLY, PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE
D'HAÏTI - ST KITTS ET NEVIS, LE 1ER JUILLET 2011



Monsieur
le Président,
Madame le Secrétaire Général ad intérim de la
CARICOM
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs,
C’est
avec un très grand plaisir que je me retrouve parmi vous ce soir
pour l’ouverture officielle de ce Sommet de la CARICOM. Depuis
mon investiture comme Président de la République d’Haïti, c’est
ma première visite officielle dans un pays étranger et je suis très
heureux que ce voyage officiel se fasse à St Kitts and Nevis.
Permettez-moi
de remercier le Gouvernement et le peuple de St Kitts et Nevis pour
l’accueil chaleureux qu’ils nous ont réservé. Cela ne fait que
renforcer le sentiment d’admiration que j’ai pour ce peuple en
particulier et pour les caraibéens en général dont on ne finira
jamais de louer le sens de l’hospitalité et surtout celui des arts
qui fleurit sous toutes ses formes sur ces terres qui ont produit non
seulement de très grands écrivains et de très grands poètes mais
aussi de très grands artistes.
Je profite de l’occasion pour
rendre un hommage particulier et mérité à Monsieur Edwin
CARRINGTON, Ex Secrétaire Général de la CARICOM, qui a su, pendant
plus de vingt ans, mener à bon port la barque de notre Organisation.
Le travail effectué par lui témoigne combien il est un grand
caribéen et nous souhaitons qu’il serve de modèle aux générations
actuelles et futures.
Je
profite de l’occasion pour saluer mon collègue de la Colombie
Monsieur Juan Manuel SANTOS et lui confirmer combien nous sommes
intéressés à approfondir les relations entre nos deux pays.
Je
salue aussi la présence parmi nous de Monsieur Jose Miguel INSULZA
et le remercie une fois de plus de l’assistance apportée par l’OEA
à Haïti.
Monsieur
le Président,
Chers Collègues,
Mesdames, Messieurs
Ma
présence ici ce soir avec vous ne représente pas seulement une
simple formalité protocolaire ou une simple participation à un
Sommet de la CARICOM. Je connais l’importance que vous
accordez à Haïti. C’est un pays qui vous est cher non seulement
pour des raisons ethnoculturelles mais aussi pour des raisons d’ordre
historique. Vous lui avez accordé une attention très grande et nous
vous en sommes reconnaissants même si parfois il y a des moments
passagers d’incompréhension. Ce sont des choses qui arrivent dans
toutes les bonnes familles et qui servent parfois à resserrer
davantage les liens de fraternité et de convivialité. Je suis venu
ce soir vous apporter le message d’amour et d’amitié du peuple
haïtien. Je suis venu aussi vous apporter le message d’espérance
du peuple qui m’a voté et m’a permis d’être son porte-parole
ce soir auprès de la grande famille caraïbéenne.
Le
Révérend Martin LUTHER KING avait fait un rêve pour les
États-Unis. Moi aussi j’ai fait un rêve pour Haïti et son
peuple. J’ai rêvé d’une Haïti où après mon mandat de cinq
ans la grande majorité des enfants d’Haïti apprendront à lire et
à écrire, j’ai rêvé d’une Haïti où au-delà de la forte
capacité de résilience du peuple haïtien, nous pourrons arriver à
créer ou à jeter les bases d’un environnement moins dégradé et
susceptible de mieux résister à la force des cyclones, à la
capacité de destruction des tremblements de terre et à l’action
insidieuse des pluies sur le sol et les habitats humains. J’ai rêvé
d’une Haïti où la croissance économique et la durabilité du
processus de développement permettra au peuple haïtien de mieux
exprimer son étonnante capacité créatrice non seulement à travers
les arts mais aussi à travers la science et la technologie. Je rêve
d’une Haïti forte, belle et prospère telle que l’ont rêvé les
héros de notre indépendance : Toussaint LOUVERTURE, Jean
Jacques DESSALINES, Henri CHRISTOPHE, Alexandre PETION. Ce sont eux
qui inspirent ma vision et ma mission.
Certains
diront qu’il y a des difficultés apparemment insurmontables
auxquels est confrontée Haïti. Mais tout est une question de
leadership c’est-à-dire de la capacité d’engager ses
compatriotes à avoir une vision positive et constructive de
l’avenir. Mon équipe et moi nous voulons influer de façon
positive le cours de l’histoire haïtienne et mettre fin au cercle
vicieux qui l’accable depuis plus de trois décennies. Notre vision
est celle d’une Haïti autre que celle montrée par certains
médias. Nous voulons changer Haïti pour le meilleur et nous la
changerons.
Ce
changement qui fait partie intégrante de notre vision et de notre
mission, nous entendons le faire avec vous, leaders et peuples de la
CARICOM. Nous aimerions que vous puissiez nous accompagner tout
au cours de notre mandat afin que mon rêve et celui du peuple
haïtien puissent se réaliser. Lors du séisme du 12 janvier 2010,
vous avez su nous accompagner sans arrière-pensées. Au cours des
différentes catastrophes naturelles qui ont frappé notre pays par
le passé vous avez su nous accompagner aussi par le cœur et par
l’esprit. Nous avons pris l’habitude de parler de la
reconstruction d’Haïti ; mais il s’agit en fait d’un pays
à construire selon un nouveau modèle et de nouvelles normes. La
tâche est immense mais elle est exaltante .Quel sera l’Haïti de
demain ? Je n’en connais pas encore les contours exacts mais
je sais que de son cœur jaillira ce capital humain dont je veux
favoriser l’épanouissement à travers la politique d’éducation
qui est au centre de mon action.
Mais
cette Haïti de demain ne pourra pas se faire sans l’apport des
capitaux nécessaires. Le taux d’épargne national en Haïti, en
raison de certaines vicissitudes historiques et du choix de
stratégies inappropriées, est extrêmement bas et nous manquons
cruellement de capitaux pour construire une Haïti conforme à la
vision du peuple haïtien. C’est pourquoi, du haut de cette tribune
qui m’est offerte ce soir, je lance un pressant appel aux hommes
d’affaires pour qu’ils viennent investir en Haïti et aider à
créer cette richesse indispensable à notre développement et à
notre reconstruction. Je suis en train de créer, tant avec le
secteur privé qu’avec le secteur public, les conditions
nécessaires pour que Haïti devienne, elle aussi une destination
naturelle pour les investissements directs étrangers.
En
2009, le montant total des investissements directs se chiffraient à
400 millions de dollars dont la plus grande partie relevait du
secteur des télécommunications. Nous espérons que d’ici une
dizaine d’années, avec les nouvelles politiques qui vont être
mises en place, le montant total annuel des investissements directs
annuels pourra se chiffrer à 4 milliards de dollars américains ou
même davantage. Nous croyons à l’investissement et à sa capacité
de contribuer à façonner une vision solide et correcte du futur.
Nous croyons à l’être humain et à la politique de l’éducation
car c’est à travers des hommes, des femmes et des enfants bien
éduqués en fonction d’un objectif fondamental, que nous pourrons
façonner cet avenir rêvé par Toussaint LOUVERTURE et Alexandre
PETION.
Monsieur
le Président,
Madame le Secrétaire Général par intérim de la
CARICOM,
Chers Collègues,
Distingués Représentants des
Nations de la CARICOM
Au
cours de ce Sommet, nous n’allons pas seulement parler de notre
pays et de son avenir. Nous allons profiter de cette occasion pour
vous offrir aussi notre vision à part entière de la CARICOM telle
qu’elle s’exprimera à travers notre politique étrangère au
cours des cinq prochaines années. Pour nous, la CARICOM c’est
avant tout ce lieu qui doit servir de lien consistant et durable
entre nos nations au sein de la Grande Caraïbe.
L’idée
d’une fédération des îles de la Caraïbe a germé au 19ème
siècle dans l’esprit de certains écrivains haïtiens comme un
Anténor FIRMIN qui prônaient avant la lettre l’unité de la
Caraïbe pour ne pas dire de la « Grande Caraïbe » si
l’on part de l’idée que font partie de la Caraïbe tous les pays
baignés par cette méditerranée qu’est la mer des Caraïbes. La
CARICOM est composée de 14 États qui a eux seuls représentent près
de la moitié des États de l’Hémisphère occidental. Elle est au
cœur même d’une organisation régionale comme l’Association des
États de la Caraïbe et sans aucun doute elle sera également une
force avec laquelle il faudra compter au sein de toute la nouvelle
Communauté des États d’Amérique Latine et de la Caraïbe (CALC).
La
CARICOM a encore un autre point très positif à son actif, elle
représente sans aucun doute le schéma d’intégration le plus
avancé de tout l’hémisphère. Tous ces aspects positifs font que
la CARICOM représentera à côté d’autres schémas d’intégration
comme l’Association des États de la Caraïbe, le Système
d’Intégration d’Amérique Centrale (SICA) un élément très
important dans notre politique régionale et multilatérale. A ce
sujet, mon pays continuera d’apporter son soutien à la politique
programmatique en faveur d’une gestion durable de la mer des
Caraïbes et de ses écosystèmes ainsi qu’à la lutte contre le
changement climatique. Ce sont de telles approches, au-delà des
questions économiques, monétaires et financières qui feront la
force de notre région. Nous devrions penser en termes de programmes
à travers lesquels les nations caraïbéenne deviendront un ensemble
géopolitique qui aura un poids déterminant dans la conception et la
réalisation de l’ordre mondial du 21ème siècle.
En
ce sens, je n’hésiterai pas à vous proposer que soit conçu et
mis en place un vaste programme que l’on pourrait appeler « Union
pour la Grande Caraïbe ».Dans le cadre de ce programme la
CARICOM, le SICA, le CALC, l’OEA, l’ONU et l’AEC pourraient
travailler ensemble sur un thème commun qui servira de catalyseur à
nos espérances fondamentales. La véritable force de la Caraïbe
réside aussi dans sa culture plurielle et multidimensionnelle. Elle
sera aussi au cœur de notre action diplomatique régionale, car nous
devrions cultiver avec force l’approche culturelle que je chéris
tout particulièrement, si nous voulons que la Caraïbe soit vraiment
forte au sens prométhéen du terme.
Mesdames,
Messieurs
,
La
force de la Caraïbe et de la CARICOM réside aussi dans sa diversité
linguistique. C’est dans ce sens que je recommande au Groupe de
Travail Intergouvernemental sur la Révision du Traite de Chaguaramas
d’ajouter à son agenda la question de la diversité linguistique
au sein de notre communauté et de l’intégration du français
comme langue officielle et de travail au niveau du Secrétariat et
des autres instances de la CARICOM. 
Le
schéma d’intégration de la CARICOM qui est le plus avancé de
notre hémisphère est en même temps le seul au monde ou l’anglais
est la seule langue officielle tandis que plus de 50% de sa
population est francophone ou créolophone. Nous espérons que nos
amis et nos collègues comprendront nos appréhensions et appuierons
cette demande légitime. Je dois rencontrer très bientôt le
Secrétaire Général de l’Organisation Internationale de la
Francophonie Monsieur Abdou DIOUF et lui demanderai de voir comment
son organisation pourra travailler de façon positive et efficiente
sur cette question avec le Secrétariat de la CARICOM.
Nous
accorderons aussi une très grande attention aux questions de
changement climatique, de prévention et de gestion des catastrophes
naturelles. Notre région plus que tout autre est menacée par les
impacts du changement climatique qui représente un danger à moyen
terme pour nos écosystèmes marins et terrestres mais aussi
l’habitat et la sécurité alimentaire de nos populations.
Une
autre question qui fera partie intégrante de la politique d’Haïti
au sein de la CARICOM est celle de la Sécurité régionale et
hémisphérique. D’ores et déjà nous affirmons notre appui et
celui de la diplomatie haïtienne à toutes les initiatives prises
par la CARICOM en matière de sécurité régionale que ce soit dans
le domaine de la lutte contre le crime organisé ou celui de la lutte
contre le trafic illicite des stupéfiants. Une attention
particulière sera également accordée à la lutte contre le trafic
illicite des petites armes. Quant à ce qui a trait à la lutte
contre le terrorisme international, le Gouvernement haïtien appuiera
toutes les mesures adoptées par la CARICOM dans le cadre de la mise
en œuvre de la Résolution 1540 du Conseil de Sécurité des Nations
Unies et des autres Résolutions des Nations-Unies et de
l’Organisation des États Américains y relatives.
Nous
nous proposons aussi, dans la perspective de notre partition à jouer
dans le cadre de la problématique de la sécurité régionale, de
renforcer les capacités de la Police Nationale d’Haïti et le
système des gardes-côtes afin qu’Haïti puisse répondre aux
normes internationales et régionales en matière de sécurité. La
question de la sécurité multidimensionnelle sera en ce sens au cœur
de notre action dans ce domaine. Mon Gouvernement appuie et
continuera d’appuyer toutes les décisions adoptées par la
communauté hémisphérique et la CARICOM en vue du renforcement de
la sécurité régionale. La coopération entre l’IMPACS et les
Autorités compétentes haïtiennes doit être renforce. Dans ce
contexte, je ferai appliquer intégralement sur le territoire haïtien
les principes et les recommandations de la « Déclaration de
San Salvador sur la sécurité citoyenne » et de la
« Déclaration de Lima sur la Paix, la sécurité et la paix
dans les Amériques » qui ont été adoptées en 2010 et en
2011 par l’Assemblée Générale de l’Organisation des États
Américains.
Mesdames,
Messieurs,
Nous
accorderons également au cours de notre mandat une importance
capitale au processus d’intégration d’Haïti au marché unique
de la Caraïbe. Le Gouvernement précédent a déjà entamé des
démarches au niveau des procédures d’harmonisation de nos normes
avec celles en vigueur au niveau de la CARICOM ainsi que le processus
de certification des produits d’origine communautaire et
l’harmonisation partielle au tarif extérieur communautaire.
Nous
allons accélérer le processus afin que l’économie haïtienne
puisse s’intégrer à moyen terme aux autres économies de la
CARICOM que ce soit au niveau de l’agriculture, de l’industrie ou
des services. Haïti à un très grand potentiel économique, qui une
fois libéré de certaines entraves, pourra devenir un partenaire
fiable et consistant pour les autres 13 États membres de la
CARICOM. 
En
ce sens, nous sommes disposés à travailler avec les investisseurs
institutionnels de l’espace géoéconomique de la CARICOM afin
qu’ils puissent participer activement à la croissance économique
et au développement durable d’Haïti. Je tiens à remercier la
CARICOM d’avoir octroyé un tarif et un accès préférentiel non
réciproque pour certains produits haïtiens au marché de la
CARICOM.
D’après
les informations qui m’ont été communiquées par des instances
compétentes, une première cargaison de produits a été expédiée
vers la Grenade sous la base de cette disposition. Cela prouve une
fois de plus que mon pays est prêt à certifier les produits
d’origine communautaire ; ce qui est un élément important et
nécessaire dans le cadre de la mise en œuvre par mon Gouvernement
de certaines composantes du marché de la CARICOM.
Je
voudrais aussi souligner à votre haute attention qu’en 2009, le
Parlement haïtien a ratifié et harmonisé environ 40% du tarif
haïtien au Tarif Extérieur Commun (TEC) de la CARICOM. Nous
envisagerons avec vous comment Haïti et la CARICOM pourront lancer
et dynamiser le commerce des marchandises sous la base de ces
modifications et établir un échéancier de mise en œuvre pour les
60% restants.
Lors
du troisième Sommet CARICOM-Cuba qui s’est tenu en septembre 2010,
une décision avait été adoptée en vue de la création du Fonds
CARICOM-Haïti en vue de la reconstruction d’Haïti. Des pas
significatifs ont été accomplis depuis lors vers la concrétisation
de ce fonds. Je vais passer des instructions formelles en vue de
relancer les négociations avec la Banque Caraïbéenne de
Développement sur le statut actuel d’Haïti au sein de cette
banque . Je laisse cependant à mes collaborateurs immédiats le soin
de mieux s’imprégner des objectifs de ce fonds qui très
certainement rejoindra la vision et la mission pour lesquelles le
peuple haïtien a voté pour moi. J’espère que les ajustements
nécessaires seront réalisés le plus tôt que possible pour voir
avec vous comment m’aider à accoucher ce rêve de changement réel
pour Haïti et son peuple qui me hante depuis plusieurs années.
Une
autre question qui me tient à cœur est celle des visas. J’aurais
souhaité que mes compatriotes ne rencontrent plus de difficultés en
se rendant dans un pays de la CARICOM à cause de visas non
obtenus.
J’aurais souhaité aussi approfondir la coopération
avec l’Université des Indes Occidentales afin de renforcer le
système éducatif en Haïti.
Je ne saurais terminer sans porter à
votre attention que la République d’Haïti souhaiterait organiser
le Sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CARICOM au
cours du premier semestre de l’année 2013. Comme vous le saviez
déjà, Haïti devait présider ce Sommet en 2010 mais n’a pu le
réaliser en raison du séisme du 12 janvier. J’espère que vous
appuierez cette demande.
Je
vous remercie de votre attention.
























































































































Discours
du Jeune président d’Haïti à l'occasion de la Journée
Internationale de la Jeunesse



Société
-
Son
Excellence Monsieur le président de la République, Jocelerme
PRIVERT, Son Excelence Monsieur le ministre des Affaires étrangères,
Pierrot DELIENNE, Monsieur le ministre de la Jeunesse et des Sports,
Abel NAZAIRE, Monsieur le ministre des Affaires sociales, Jean René
Antoine NICOLAS, Madame la ministre du Commerce et de l'Industrie,
Jessy C. PETIT-FRERE, Honorable député Fritz CHERY, Madame la
directrice générale du MJSAC, Valliolah St-Louis GILMUS, Monsieur
le représentant de l’Unesco en Haïti, Paul GOMIS, Madame la
représentante du FNUAP, Marielle- Sander LINDSTROM, Monsieur le
président des Volontaires pour la démocratie, Carlin MICHEL,
Mesdames/Messieurs les membres du Gouvernement Jeunesse d’Haïti,
Mesdames/Messieurs les jeunes ambassadeurs du Gouvernement Jeunesse,
Mesdames/Messieurs les membres de mon Cabinet, Mesdames/Messieurs les
représentants du Corps diplomatique en Haïti, Leaders des
associations de jeunes, Chers jeunes des dix départements d’Haïti
et de la diaspora, Mesdames, Messieurs les représentants de la
presse, Honorables invités, Mesdames / Messieurs, Ce matin, c’est
avec une joie immense que je prends la parole au nom de la jeunesse
de mon pays et en mon nom personnel. Je profite de cette occasion
pour saluer les efforts consentis par le gouvernement haïtien via le
ministre de la Jeunesse et des Sports, Monsieur Abel NAZAIRE, avec
l’appui de ses partenaires, particulièrement l’Unesco, qui
s’engage pour que la jeunesse soit désormais une priorité. À
cette occasion solennelle, je tiens à exprimer mon appréhension de
la place assez inconfortable qu’occupent les jeunes dans les
différentes sphères de la vie nationale et du rôle qu’on
attribue à la jeunesse, qui est la couche la plus importante de la
population haïtienne. En tant que Jeune président de la République
au Gouvernement Jeunesse d’Haïti, je suis persuadé que
l’événement de ce matin est une occasion favorable pouvant
permettre à la jeunesse haïtienne de reprendre confiance, car,
comme dit le thème national : « LA JEUNESSE, NOUS SOMMES L’AVENIR,
ENGAGEONS-NOUS POUR LE DEVELOPPEMENT DE NOTRE PAYS!» Fort de cela,
il faut ainsi dire que la transition de la jeunesse à l'âge adulte
est une période clé qui est caractérisée par une plus grande
indépendance économique, la participation politique et la
participation dans la vie de la communauté. Cependant,
l’environnement socio-économique et politique dans lequel vivent
les jeunes en Haïti peut avoir un impact négatif sérieux sur leur
capacité à s’engager. À noter que le chômage est une
préoccupation mondiale, affectant plus de 73 millions de jeunes gens
à travers le monde en 2014. Aujourd’hui, les jeunes intégrant le
marché du travail sont trois fois moins susceptibles d'obtenir un
emploi décent qu’en 1995. En Haïti, le Fonds des Nations unies
pour la population estime que le chômage ouvert absorbe plus de la
moitié de la population économiquement active chez les jeunes, soit
53,3%. Une situation qui empire quotidiennement. C’est une réalité
inacceptable pour ce pays qui a une telle ressource de jeunesse, de
talents et de créativité. Opportunité majeure pour la prospérité,
le poids démographique de la jeunesse pourrait bien se transformer
en cauchemar si rien n’est fait rapidement par les décideurs pour
répondre à ses besoins et à ses aspirations. Mesdames / Messieurs,
Encore une fois, je crois dur comme fer que l’évènement de ce
matin doit susciter également des idées pour permettre aux
autorités haïtiennes – dont le président de la République, Son
Excellence Monsieur Jocelerme PRIVERT ici présent, ainsi que les
membres du gouvernement, particulièrement le ministre de la
Jeunesse, Monsieur Abel NAZAIRE, qui s’est déjà investi
d’ailleurs- de répondre aux attentes de la jeunesse haïtienne,
majoritaire de la population, soit 65%. Ce en vue de contribuer à la
croissance de l’économie haïtienne, condition pouvant aider à
freiner la constante montée du taux de chômage chez les jeunes dans
le pays. Il faut ainsi dire que le problème de l’éducation
constitue encore une faille majeure pour notre développement
personnel et notre capacité à participer au développement du pays.
Selon le premier draft de politique de jeunesse du MJSAC (ministère
de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique), 22 % de la
population active atteint le niveau secondaire tandis que seulement
10% arrive à faire des études supérieures, d’où la présence
d’une main-d’œuvre sous qualifiée sur le marché du travail.
Ainsi, comment nous engager quand notre vulnérabilité économique
affaiblit notre niveau de vie sociale, notre possibilité d’accès
aux soins sanitaires de base et notre capacité à résister ou à
nous relever des chocs naturels et environnementaux ? Il n’en reste
pas moins que la population haïtienne est à forte dominante jeune,
raison pour laquelle Mme Michèle Duvivier Pierre Louis, ancien
Premier ministre, a décrit la jeunesse comme un « bonus
démographique » dans sa politique générale en 2008. Cependant, ce
potentiel qu’est la jeunesse est négligé ou tout simplement
ignoré bien souvent par des acteurs sociopolitiques et économiques.
Les investissements publics et privés en témoignent de par leurs
configurations et leurs contenus. Des stratégies de développement
bien intentionnées sont souvent sous-financées ou font face à des
retards de mise en œuvre à cause d’un manque de volonté
politique. De telle situation crée un sentiment de marginalisation
et de rejet chez les jeunes. L'échec de nos différents
gouvernements à traiter efficacement un grand nombre des défis
auxquels nous sommes confrontés a conduit à un mécontentement
généralisé qui se manifeste souvent par la violence dans nos rues.
Nous nous sentons souvent privés de nos droits et sommes déçus par
les structures dirigeantes qui se succèdent, incapables de nous
fournir les possibilités et le soutien dont nous avons besoin pour
progresser de la jeunesse à l'âge adulte. Par conséquent, la
valeur ajoutée que nous représentons pour notre pays peut tout de
suite devenir une charge démographique. Mesdames / Messieurs,
Rassurez-vous, un grand nombre de jeunes de nos jours répondent à
cette réalité en devenant proactifs face aux défis eux-mêmes. Ils
utilisent le peu de ressources dont ils disposent et leur volonté
afin d’aborder des problèmes structurels et systémiques au niveau
de leur communauté. De même, grâce à diverses initiatives
entrepreneuriales, ces jeunes créent activement leurs propres
possibilités d'emploi là où les gouvernements peinent à être
efficaces. Des échantillons représentatifs de cette jeunesse
entreprenante, innovante et proactive sont présents dans la salle. À
titre d’exemple, nous pouvons citer : Nephtaly Andoney
PIERRE-LOUIS, une figure emblématique pour la mise en œuvre d’une
politique de jeunesse en Haïti. Il y a aussi Kattie-Flore FILS-AIMÉ
du Groupe ECho Haïti, une femme très fougueuse, qui s’implique
déjà à mobiliser les jeunes à s’engager dans le social, la
politique ainsi que dans le milieu des affaires par ses actions
positives, via le programme Élan Haïti, le premier forum
international des jeunes, dont la deuxième édition se tient du 13
au 16 août 2016 à l'hôtel Karibe (Pétion-Ville); sans oublier
Jimmy BORGELLA de Vie Jeunes, une icône de la lutte pour
l’épanouissement et l’autonomisation des jeunes ainsi que pour
la démocratisation de la lecture publique en Haïti et dans le
monde. Nous saluons haut et fort déjà le projet Symposium
International de l’Information d’Haïti qu’il va réaliser sur
le thème Bibliothèques : démocratisation et décentralisation de
l’accès à l’information, qui aura lieu en novembre 2017. À
l’issue de ce projet, il entendra proposer une alternative
stratégique devant normaliser et résoudre la problématique de la
bibliothèque scolaire en Haïti. Mon plus grand souhait pour toi,
cher Jimmy, c’est que tu trouves tout l’accompagnement possible
pour l’exécution de ce projet qui devra réellement placer Haïti
sur la cartographie mondiale des bibliothèques, outils
indispensables pouvant contribuer à la construction et à la
consolidation d’une société haïtienne plus forte. Nous
remercions le Forum Jeunesse de l’Unesco de les avoir réunis.
Toutefois, le manque d’encadrement auquel ils font face rend leurs
actions insignifiantes. Aujourd’hui, malgré les efforts de
différentes organisations et associations de la jeunesse, la
fragmentation du secteur de la jeunesse reste un obstacle à la
participation des jeunes dans le développement d’Haïti. Mesdames/
Messieurs, Par conséquent, nous réclamons, en présence des plus
hautes autorités du pays, LA RÉVISION ET LA VALIDATION DU DOCUMENT
NATIONAL DES POLITIQUES DE JEUNESSE D’HAÏTI. Ce document
stratégique, renouvelable, doit définir l’engagement qu’Haïti
prend envers ses enfants et sa jeunesse à travers des objectifs
clairs à court, moyen et long terme. Ce plan d’action national
pour la jeunesse haïtienne devrait mettre en synergie et en
coordination toutes les parties prenantes du secteur de la jeunesse,
incluant les organisations de jeunes de la société civile, les
agences internationales, et le gouvernement à travers ses
ministères. Par ailleurs, la jeunesse haïtienne, étant
prédominante, doit toujours avoir son mot à dire au niveau de la
gouvernance et l'élaboration de politiques qui la concerne. C’est
pour cela que nous réclamons la formation d’une instance
représentative, habilitée à représenter la voix de la jeunesse du
pays autour des tables de décision nationale. En effet, nous devons
mettre en œuvre une vision globale et tournée vers l’avenir qui
reconnaisse les jeunes en tant qu’agents de changement, de
transformations sociales, de paix et de développement durable. Le
but final d’une politique nationale de jeunesse est de permettre à
nos leaders politiques, investis de devoirs et détenteurs de droits,
de créer et de pérenniser un environnement propre à permettre aux
jeunes d’exercer leurs droits et responsabilités, de prospérer en
tant qu’êtres humains, d’être entendus, de participer et d’être
valorisés en tant qu’acteurs sociaux et détenteurs de savoirs
ainsi que d’idées nouvelles et prometteuses. Ces conditions
constituent un élément clé pour libérer leur capacité à
promouvoir une culture de la paix et le développement durable et
pour éliminer la pauvreté. Mesdames / Messieurs, En ce grand jour
qui marque le lancement des différentes activités pour célébrer
la Journée internationale de la jeunesse (JIJ), prenons l’engagement
de montrer à notre jeunesse qu’il ne lui est pas consacré qu’un
seul jour de l’année, mais toute une perspective d’ensemble de
programmation exclusive pour les enfants et les jeunes haïtiens.
Nous devons passer à l’action dès maintenant, car la jeunesse est
aussi le présent. Renforçons-la pour qu’elle puisse s’engager
efficacement dans le développement réel d’Haïti. Cette Haïti de
demain ne pourra être possible sans l’apport d’idées, de
projections, de programmations et de capitaux nécessaires. Certains
diront qu’il y a des difficultés apparemment insurmontables
auxquelles est confrontée Haïti. Mais tout est une question de
leadership et de vision, c’est-à-dire de la capacité d’engager
ses compatriotes sur la voie d’une vision positive et constructive
de l’avenir. À cet effet, le Gouvernement Jeunesse d’Haïti,
structure de l’Association des volontaires pour la démocratie
(AVD) qui insuffle une nouvelle vision de leadership chez les jeunes
Haïtiens, entend influer de façon positive le cours de l’histoire
haïtienne et mettre fin au cercle vicieux qui l’accable depuis
plusieurs décennies. Étant des leaders responsables, notre vision
est de changer positivement l’image d’Haïti. Toutefois, il est
important que les autorités fassent de leur mieux pour que les
jeunes puissent s’impliquer davantage au changement afin qu’Haïti
ne soit plus une terre de transit ou un endroit à laisser à tout
prix. De ce fait, au sein du Gouvernement Jeunesse, qui est un
exercice de simulation, nous voulons à tout prix contribué au
changement d’Haïti pour le meilleur et nous croyons dur comme fer
que cette génération peut faire la différence. Avec le support
sans faille de nos aînés bien sûr. Je suis convaincu que nous, les
jeunes, pourrons apporter beaucoup dans ce grand combat. Je ne
saurais terminer mon intervention sans remercier les membres de
l'AVD, ainsi que tous les membres du GJH [le Jeune Premier ministre
Nathanaël NOEL, les Jeunes ministres et mes conseillers spéciaux,
dont Monsieur Marc-Alain BOUCICAULT, Widler FANATIS, Dominique
DOMERCANT, Jethro SEREME, Richeleu DERISTIL et Enomy GERMAIN, qui se
sont engagés corps et âme pour non seulement se rendre utiles au
pays en tant que citoyens honnêtes, mais également pour donner une
réponse à ceux qui croient que la jeunesse est nulle et incapable.
Je remercie tout le staff du MJSAC, particulièrement le directeur de
Jeunesse du MJSAC, Monsieur Woodly SIMON, Monsieur Michel Patrick
CHERENFANT, et toute son équipe, ainsi que le staff de l’Unesco
dont Jeffrey Clark LOCHARD, pour leur soutien incontournable dans la
réalisation de ce projet de politique nationale de jeunesse. Vive la
jeunesse! Vive l’Haïti de demain ! Je vous en remercie.

















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