Discours du Jeune président d’Haïti à l'occasion de la Journée Internationale de la Jeunesse
Discours du Jeune président d’Haïti à l'occasion de la Journée Internationale de la Jeunesse
Société -
Son Excellence Monsieur le président de la République, Jocelerme PRIVERT, Son Excelence Monsieur le ministre des Affaires étrangères, Pierrot DELIENNE, Monsieur le ministre de la Jeunesse et des Sports, Abel NAZAIRE, Monsieur le ministre des Affaires sociales, Jean René Antoine NICOLAS, Madame la ministre du Commerce et de l'Industrie, Jessy C. PETIT-FRERE, Honorable député Fritz CHERY, Madame la directrice générale du MJSAC, Valliolah St-Louis GILMUS, Monsieur le représentant de l’Unesco en Haïti, Paul GOMIS, Madame la représentante du FNUAP, Marielle- Sander LINDSTROM, Monsieur le président des Volontaires pour la démocratie, Carlin MICHEL, Mesdames/Messieurs les membres du Gouvernement Jeunesse d’Haïti, Mesdames/Messieurs les jeunes ambassadeurs du Gouvernement Jeunesse, Mesdames/Messieurs les membres de mon Cabinet, Mesdames/Messieurs les représentants du Corps diplomatique en Haïti, Leaders des associations de jeunes, Chers jeunes des dix départements d’Haïti et de la diaspora, Mesdames, Messieurs les représentants de la presse, Honorables invités, Mesdames / Messieurs, Ce matin, c’est avec une joie immense que je prends la parole au nom de la jeunesse de mon pays et en mon nom personnel. Je profite de cette occasion pour saluer les efforts consentis par le gouvernement haïtien via le ministre de la Jeunesse et des Sports, Monsieur Abel NAZAIRE, avec l’appui de ses partenaires, particulièrement l’Unesco, qui s’engage pour que la jeunesse soit désormais une priorité. À cette occasion solennelle, je tiens à exprimer mon appréhension de la place assez inconfortable qu’occupent les jeunes dans les différentes sphères de la vie nationale et du rôle qu’on attribue à la jeunesse, qui est la couche la plus importante de la population haïtienne. En tant que Jeune président de la République au Gouvernement Jeunesse d’Haïti, je suis persuadé que l’événement de ce matin est une occasion favorable pouvant permettre à la jeunesse haïtienne de reprendre confiance, car, comme dit le thème national : « LA JEUNESSE, NOUS SOMMES L’AVENIR, ENGAGEONS-NOUS POUR LE DEVELOPPEMENT DE NOTRE PAYS!» Fort de cela, il faut ainsi dire que la transition de la jeunesse à l'âge adulte est une période clé qui est caractérisée par une plus grande indépendance économique, la participation politique et la participation dans la vie de la communauté. Cependant, l’environnement socio-économique et politique dans lequel vivent les jeunes en Haïti peut avoir un impact négatif sérieux sur leur capacité à s’engager. À noter que le chômage est une préoccupation mondiale, affectant plus de 73 millions de jeunes gens à travers le monde en 2014. Aujourd’hui, les jeunes intégrant le marché du travail sont trois fois moins susceptibles d'obtenir un emploi décent qu’en 1995. En Haïti, le Fonds des Nations unies pour la population estime que le chômage ouvert absorbe plus de la moitié de la population économiquement active chez les jeunes, soit 53,3%. Une situation qui empire quotidiennement. C’est une réalité inacceptable pour ce pays qui a une telle ressource de jeunesse, de talents et de créativité. Opportunité majeure pour la prospérité, le poids démographique de la jeunesse pourrait bien se transformer en cauchemar si rien n’est fait rapidement par les décideurs pour répondre à ses besoins et à ses aspirations. Mesdames / Messieurs, Encore une fois, je crois dur comme fer que l’évènement de ce matin doit susciter également des idées pour permettre aux autorités haïtiennes – dont le président de la République, Son Excellence Monsieur Jocelerme PRIVERT ici présent, ainsi que les membres du gouvernement, particulièrement le ministre de la Jeunesse, Monsieur Abel NAZAIRE, qui s’est déjà investi d’ailleurs- de répondre aux attentes de la jeunesse haïtienne, majoritaire de la population, soit 65%. Ce en vue de contribuer à la croissance de l’économie haïtienne, condition pouvant aider à freiner la constante montée du taux de chômage chez les jeunes dans le pays. Il faut ainsi dire que le problème de l’éducation constitue encore une faille majeure pour notre développement personnel et notre capacité à participer au développement du pays. Selon le premier draft de politique de jeunesse du MJSAC (ministère de la Jeunesse, des Sports et de l’Action Civique), 22 % de la population active atteint le niveau secondaire tandis que seulement 10% arrive à faire des études supérieures, d’où la présence d’une main-d’œuvre sous qualifiée sur le marché du travail. Ainsi, comment nous engager quand notre vulnérabilité économique affaiblit notre niveau de vie sociale, notre possibilité d’accès aux soins sanitaires de base et notre capacité à résister ou à nous relever des chocs naturels et environnementaux ? Il n’en reste pas moins que la population haïtienne est à forte dominante jeune, raison pour laquelle Mme Michèle Duvivier Pierre Louis, ancien Premier ministre, a décrit la jeunesse comme un « bonus démographique » dans sa politique générale en 2008. Cependant, ce potentiel qu’est la jeunesse est négligé ou tout simplement ignoré bien souvent par des acteurs sociopolitiques et économiques. Les investissements publics et privés en témoignent de par leurs configurations et leurs contenus. Des stratégies de développement bien intentionnées sont souvent sous-financées ou font face à des retards de mise en œuvre à cause d’un manque de volonté politique. De telle situation crée un sentiment de marginalisation et de rejet chez les jeunes. L'échec de nos différents gouvernements à traiter efficacement un grand nombre des défis auxquels nous sommes confrontés a conduit à un mécontentement généralisé qui se manifeste souvent par la violence dans nos rues. Nous nous sentons souvent privés de nos droits et sommes déçus par les structures dirigeantes qui se succèdent, incapables de nous fournir les possibilités et le soutien dont nous avons besoin pour progresser de la jeunesse à l'âge adulte. Par conséquent, la valeur ajoutée que nous représentons pour notre pays peut tout de suite devenir une charge démographique. Mesdames / Messieurs, Rassurez-vous, un grand nombre de jeunes de nos jours répondent à cette réalité en devenant proactifs face aux défis eux-mêmes. Ils utilisent le peu de ressources dont ils disposent et leur volonté afin d’aborder des problèmes structurels et systémiques au niveau de leur communauté. De même, grâce à diverses initiatives entrepreneuriales, ces jeunes créent activement leurs propres possibilités d'emploi là où les gouvernements peinent à être efficaces. Des échantillons représentatifs de cette jeunesse entreprenante, innovante et proactive sont présents dans la salle. À titre d’exemple, nous pouvons citer : Nephtaly Andoney PIERRE-LOUIS, une figure emblématique pour la mise en œuvre d’une politique de jeunesse en Haïti. Il y a aussi Kattie-Flore FILS-AIMÉ du Groupe ECho Haïti, une femme très fougueuse, qui s’implique déjà à mobiliser les jeunes à s’engager dans le social, la politique ainsi que dans le milieu des affaires par ses actions positives, via le programme Élan Haïti, le premier forum international des jeunes, dont la deuxième édition se tient du 13 au 16 août 2016 à l'hôtel Karibe (Pétion-Ville); sans oublier Jimmy BORGELLA de Vie Jeunes, une icône de la lutte pour l’épanouissement et l’autonomisation des jeunes ainsi que pour la démocratisation de la lecture publique en Haïti et dans le monde. Nous saluons haut et fort déjà le projet Symposium International de l’Information d’Haïti qu’il va réaliser sur le thème Bibliothèques : démocratisation et décentralisation de l’accès à l’information, qui aura lieu en novembre 2017. À l’issue de ce projet, il entendra proposer une alternative stratégique devant normaliser et résoudre la problématique de la bibliothèque scolaire en Haïti. Mon plus grand souhait pour toi, cher Jimmy, c’est que tu trouves tout l’accompagnement possible pour l’exécution de ce projet qui devra réellement placer Haïti sur la cartographie mondiale des bibliothèques, outils indispensables pouvant contribuer à la construction et à la consolidation d’une société haïtienne plus forte. Nous remercions le Forum Jeunesse de l’Unesco de les avoir réunis. Toutefois, le manque d’encadrement auquel ils font face rend leurs actions insignifiantes. Aujourd’hui, malgré les efforts de différentes organisations et associations de la jeunesse, la fragmentation du secteur de la jeunesse reste un obstacle à la participation des jeunes dans le développement d’Haïti. Mesdames/ Messieurs, Par conséquent, nous réclamons, en présence des plus hautes autorités du pays, LA RÉVISION ET LA VALIDATION DU DOCUMENT NATIONAL DES POLITIQUES DE JEUNESSE D’HAÏTI. Ce document stratégique, renouvelable, doit définir l’engagement qu’Haïti prend envers ses enfants et sa jeunesse à travers des objectifs clairs à court, moyen et long terme. Ce plan d’action national pour la jeunesse haïtienne devrait mettre en synergie et en coordination toutes les parties prenantes du secteur de la jeunesse, incluant les organisations de jeunes de la société civile, les agences internationales, et le gouvernement à travers ses ministères. Par ailleurs, la jeunesse haïtienne, étant prédominante, doit toujours avoir son mot à dire au niveau de la gouvernance et l'élaboration de politiques qui la concerne. C’est pour cela que nous réclamons la formation d’une instance représentative, habilitée à représenter la voix de la jeunesse du pays autour des tables de décision nationale. En effet, nous devons mettre en œuvre une vision globale et tournée vers l’avenir qui reconnaisse les jeunes en tant qu’agents de changement, de transformations sociales, de paix et de développement durable. Le but final d’une politique nationale de jeunesse est de permettre à nos leaders politiques, investis de devoirs et détenteurs de droits, de créer et de pérenniser un environnement propre à permettre aux jeunes d’exercer leurs droits et responsabilités, de prospérer en tant qu’êtres humains, d’être entendus, de participer et d’être valorisés en tant qu’acteurs sociaux et détenteurs de savoirs ainsi que d’idées nouvelles et prometteuses. Ces conditions constituent un élément clé pour libérer leur capacité à promouvoir une culture de la paix et le développement durable et pour éliminer la pauvreté. Mesdames / Messieurs, En ce grand jour qui marque le lancement des différentes activités pour célébrer la Journée internationale de la jeunesse (JIJ), prenons l’engagement de montrer à notre jeunesse qu’il ne lui est pas consacré qu’un seul jour de l’année, mais toute une perspective d’ensemble de programmation exclusive pour les enfants et les jeunes haïtiens. Nous devons passer à l’action dès maintenant, car la jeunesse est aussi le présent. Renforçons-la pour qu’elle puisse s’engager efficacement dans le développement réel d’Haïti. Cette Haïti de demain ne pourra être possible sans l’apport d’idées, de projections, de programmations et de capitaux nécessaires. Certains diront qu’il y a des difficultés apparemment insurmontables auxquelles est confrontée Haïti. Mais tout est une question de leadership et de vision, c’est-à-dire de la capacité d’engager ses compatriotes sur la voie d’une vision positive et constructive de l’avenir. À cet effet, le Gouvernement Jeunesse d’Haïti, structure de l’Association des volontaires pour la démocratie (AVD) qui insuffle une nouvelle vision de leadership chez les jeunes Haïtiens, entend influer de façon positive le cours de l’histoire haïtienne et mettre fin au cercle vicieux qui l’accable depuis plusieurs décennies. Étant des leaders responsables, notre vision est de changer positivement l’image d’Haïti. Toutefois, il est important que les autorités fassent de leur mieux pour que les jeunes puissent s’impliquer davantage au changement afin qu’Haïti ne soit plus une terre de transit ou un endroit à laisser à tout prix. De ce fait, au sein du Gouvernement Jeunesse, qui est un exercice de simulation, nous voulons à tout prix contribué au changement d’Haïti pour le meilleur et nous croyons dur comme fer que cette génération peut faire la différence. Avec le support sans faille de nos aînés bien sûr. Je suis convaincu que nous, les jeunes, pourrons apporter beaucoup dans ce grand combat. Je ne saurais terminer mon intervention sans remercier les membres de l'AVD, ainsi que tous les membres du GJH [le Jeune Premier ministre Nathanaël NOEL, les Jeunes ministres et mes conseillers spéciaux, dont Monsieur Marc-Alain BOUCICAULT, Widler FANATIS, Dominique DOMERCANT, Jethro SEREME, Richeleu DERISTIL et Enomy GERMAIN, qui se sont engagés corps et âme pour non seulement se rendre utiles au pays en tant que citoyens honnêtes, mais également pour donner une réponse à ceux qui croient que la jeunesse est nulle et incapable. Je remercie tout le staff du MJSAC, particulièrement le directeur de Jeunesse du MJSAC, Monsieur Woodly SIMON, Monsieur Michel Patrick CHERENFANT, et toute son équipe, ainsi que le staff de l’Unesco dont Jeffrey Clark LOCHARD, pour leur soutien incontournable dans la réalisation de ce projet de politique nationale de jeunesse. Vive la jeunesse! Vive l’Haïti de demain ! Je vous en remercie.
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