PAIX AMOUR TRAVAIL du discours de Jovenel Moise prononcé aux Nations-Unies
du discours de Jovenel Moise prononcé aux Nations-Unies
Aujourd’hui,
tous les regards se toument légitimement vers I’Organisation des
Nations Unies, dont la mission n’a jamais été aussi essentielle.
II est donc nécessaire de poursuivre la reforme engagée depuis des
années, en vue de mieux adapter notre Organisation aux réalités
contemporaines, afin qu’elle puisse poursuivre efficacement les
buts énoncés dans sa Charte fondatrice. Je salue, a cet égard, la
vision et le leadership du Secrétaire Général, Monsieur Antonio
GUTERRES. Je souhaite que, sous sa direction avisée,
I’Organisation maintienne le cap sur les engagements et initiatives
susceptibles d’améliorer les conditions de vie de tous les
habitants de la terre, de permettre de faire face aux menaces
globales, de prévenir et de régler les conflits.
Monsieur
le Président, La République d’Haiti appuie pleinement toute
initiative susceptible de prévenir des tensions intemationales,
désamorcer des crises et rechercher une issue pacifique aux
différends. Elle estime que faction des Nations Unies doit d’abord
s’inscrire dans une dynamique de prévention des conflits. La
République d’Haiti, qui s’est toujours prononcée contre la
prolifération des armes nucléaires, condamne fermement toute
situation de tension créée par des volontés manifestes
d’acquisition et de multiplication de I’arme nucléaire.
Au
Moyen-Orient, la crise syrienne n’en finit pas d’interpeller la
conscience universelle. Ici même, dans cette enceinte, nombre de
résolutions ont été votées, appelant à faire cesser cette
tragédie, avec son cortège de maux et son inhumanité. Le statu
quo, qui prévaut dans le conflit israélo-palestinien, ponctue de
flambées de violence intermittentes, ne peut, a 1’évidence, tenir
lieu de solution. La République d’Haiti appelle de tous ses vœux
à une sortie honorable de la crise actuelle au bénéfice du peuple
frère de la République bolivarienne du Venezuela. Elle invite
toutes les parties en présence à s’engager dans la voie du
dialogue et de la négociation. Le dénouement heureux du conflit
arme colombien par la voie de la négociation démontre que
l`affrontement armé et la violence aveugle ne peuvent pas toujours
régler les différends, Puisse cet effort de dépassement consenti
par la société colombienne nous servir tous d’exemple, Aussi, la
République d’Haiti, fidèle a ses idéaux de paix, de dialogue et
de convivialité entre les Peuples, exprime le vif souhait qu’une
fenêtre d’opportunité soit offerte a la République de Chine,
Taiwan, pour qu’elle puisse participer aux grandes décisions que
Nous, Etats-membres de I’ONU, avions adoptées pour I’amélioration
de la condition humaine sur la planète Terre.
Monsieur
le Président, m’exprimant pour la première fois devant cette
haute Assemblée, je mesure l`immense responsabilité qui est la
sienne face aux défis et enjeux environnementaux auxquels la planète
se trouve confrontée. La République d’Haiti est très attachée à
la dimension environnementale du développement durable. En tant
qu’Etat insulaire, Haiti est déterminée à renforcer sa
résilience aux effets des catastrophes naturelles qui affectent,
chaque année, la région des Caraïbes. Le peuple haïtien fait des
efforts gigantesques pour se relever des dégâts causés par le
passage des ouragans Matthew et d’Irma.
De
même, la destruction d’une ampleur inédite des pays frères de la
Caraïbe, notamment Antigua et Barbuda et la Dominique, et d’une
partie des Etats du Texas et de la Floride, aux Etats-Unis
d’Amérique, par les récents ouragans successifs témoigne des
effets néfastes du réchauffement climatique sur notre planète. A
cet égard, la République d’Haiti exprime sa solidarité avec les
victimes, en général, et les peuples de la Caraïbe, en
particulier. De même la République d’Haïti compatit avec les
victimes des catastrophes naturelles aux peuple et Gouvernement des
Etats-Unis du Mexique.
Dans ce même ordre d’idées, Mon Pays accorde une importance toute particulière au respect des engagements contractes au titre de l`Accord de Paris sur le climat. D’ailleurs, les perspectives de développement durable sent de plus en plus remises en cause par les crises écologiques et le dérèglement climatique. Aussi, nous souhaitons que les pays émetteurs de gaz à effet de serre contribuent des ressources nécessaires a la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris. Certainement, il faut concrétiser la promesse de doter les pays les plus vulnérables des moyens d’assurer la transition énergétique vers les énergies renouvelables ; et, de développer leur résilience aux effets néfastes du changement climatique.
Dans ce même ordre d’idées, Mon Pays accorde une importance toute particulière au respect des engagements contractes au titre de l`Accord de Paris sur le climat. D’ailleurs, les perspectives de développement durable sent de plus en plus remises en cause par les crises écologiques et le dérèglement climatique. Aussi, nous souhaitons que les pays émetteurs de gaz à effet de serre contribuent des ressources nécessaires a la mise en œuvre effective de l’Accord de Paris. Certainement, il faut concrétiser la promesse de doter les pays les plus vulnérables des moyens d’assurer la transition énergétique vers les énergies renouvelables ; et, de développer leur résilience aux effets néfastes du changement climatique.
Dans
la Caraïbe, en Haïti, en particulier, les derniers évènements
climatiques nous rappellent à quel point le changement climatique
affecte nos pays. A 1’instant même, l`Ouragan Maria d’une
puissance spectaculaire nous menace encore. Cependant, tout ce qui
nous arrive n’est pas du à la fatalité, mais aux actions des
êtres humains sur leur environnement. Notre responsabilité pour le
redressement environnemental est une responsabilité partagée. Ces
pays victimes, dont la République d’Haiti, ne disposent pas de
ressources supplémentaires pour répondre, de façon adéquate, aux
conséquences dramatiques du changement climatique. Je lance un appel
pour une augmentation de la couverture d’assurance contre les
ouragans et autres catastrophes naturelles.
Les
petits pays de la Caraïbe, qui sont caractérisés par un espace
économique sévèrement limite, nécessitent un régime d’assurance
qui est proportionnel a la menace. A cet effet, en Janvier 2018,
quand Haïti assurera la Présidence de la Communauté caribéenne,
nous comptons organiser une conférence régionale pour mettre en
place une commission interétatique chargée de convenir d’une
stratégie idoine en la matière. II s’agira d’une suite logique
de I’appel de la République d’Haïti, lors du 5ème Sommet de la
Plateforme Mondiale pour la réduction des risques de catastrophe
tenu à Cancun en mai dernier, pour la création d’un fonds
régional destiné à financer les programmes d’atténuation des
effets des catastrophes naturelles dans la région. Ce fonds serait
alimente sur la base d’un pourcentage du produit intérieur brut
des pays affectes et par les pays développés, émetteurs de gaz à
effet de serre. Haïti profite de cette tribune pour lancer un appel
aux pays membres de I’ONU affectes parle changement climatique à
adhérer également à cette démarche.
Monsieur
le Président, l’année 2017 marque, incontestablement, une rupture
avec la situation d’instabilité qui a si lourdement entrave le
développement de la République d’Haiti. Depuis mon accession a la
Présidence, le 7 février, mon administration n’a ménagé aucun
effort pour consolider la démocratie et I’Etat de droit en
déployant des efforts pour la création des conditions propices au
développement socio-économique et à la stabilité politique et
sociale. D’abord le Gouvemement haïtien, sans ambages, s’attaque
à la corruption – la surfacturation dans les contrats publics,
I’utilisation abusive des biens de I’Etat, les chèques
d’employés fictifs facilités par des corrupteurs et des corrompus
qui, par leur forfait abject, subtilisent le fruit de 1’éducation
aux enfants du peuple haïtien. La corruption, sous toutes ses
formes, gangrène et atrophie I’économie ; elle a fragilisé
profondément la fondation politique ; et elle a destabilisé le
tissu social du pays. La corruption est un crime contre le
développement.
Les
milliards de Dollars dépensés en Haïti au cours des demières
décennies aboutissent, parfois, a certains contrats qui
destabilisent I’économie nationale, et ce, au détriment du
peuple. II est donc temps que I’aide publique au développement et
nos ressources internes servent I’intérêt de la nation haitienne
toute entière. La corruption prive le Gouvernement haïtien de
ressources suffisantes pour foumir les services de base a la
population. La corruption, si elle n’est pas enrayée, continuera a
alimenter I’instabilité politique et sociale en Haiti. Elle prive
la grande majorité des Haitiens d’une distribution adéquate
d’énergie électrique, d’une éducation de qualité à tous ses
fils et ses filles, de I’eau potable et d’opportunités
économiques et sociales. Pour renverser ce phénomène dévastateur,
le nouveau leadership haitien mène une lutte achamée contre la
corruption.
S’agissant
de l’administration publique, le Gouvernement s’attelle, à
travers cinq priorités dégagées des objectifs du Développement
durable, de concert avec le Parlement, a renforcer les institutions
républicaines pour mieux foumir aux citoyens I’accès aux services
publics. Cette politique se concrétise par la Caravane du
Changement, une stratégie conçue pour foumir I’électricité 24
heures sur 24 à I’aide des énergies propres ; reboiser le pays ;
gérer I’eau de surface; irriguer les terres agricoles; curer les
rivières, qui constituent une menace environnementale; et combler le
déficit de logements et de douze mille salles de classes.
Aussi,
s’agissant de I’Etat de droit, les mesures en cours visent a
garantir I’indépendance et à accroître I’efficacité de
I’appareil judiciaire ; renforcer la lutte contre la corruption, la
contrebande et I’impunité; renforcer la sécurité publique, par
l’amélioration continue des capacités de la Police nationale,
parallèlement à la remobilisation en cours des Forces armées
d’Haiti, désormais dotées d’une nouvelle orientation clairement
axée sur le développement, et ce, conformément à la Constitution.
Si la communauté intemationale a passé treize années à appuyer la
sécurité nationale et publique d’Haiti; si a chaque catastrophe
naturelle les pays amis viennent au secours du peuple haitien, cela
indique que le pays a besoin d’une force de défense.
C’est
pourquoi, Haiti, après le départ de la MINUSTAH, par étape, mettra
en place une force militaire pour accomplir trois missions :
1) Une unité de génie capable de contribuer aux grands travaux d’infrastructure, et qui peut intervenir après les catastrophes naturelles ;
2) Une unité d’aviation capable de former des jeunes en mécanique aéronautique et en pilotage d’aéronef et d’hélicoptère suite aux catastrophes naturelles ;
3) Une unité médicale capable de soigner les victimes de catastrophes naturelles et de soigner les résidents des endroits les plus recules.
Sur le plan Economique, malgré la faiblesse des ressources nationales, le Gouvemement mobilise tous les leviers dont il dispose pour permettre à I’économie de renouer avec la croissance. Déjà, par un agenda législatif conjoint des pouvoirs politiques, 8 des 9 lois conçues pour améliorer le climat des affaires ont été promulguées cette année. De même, par sa politique énergétique, Mon administration prend les mesures nécessaires, mais politiquement périlleuses, pour remettre l`économie d’Haiti sur le chemin de la croissance et créer des emplois décents pour la population, surtout pour les jeunes qui sont inquiets pour leur avenir.
1) Une unité de génie capable de contribuer aux grands travaux d’infrastructure, et qui peut intervenir après les catastrophes naturelles ;
2) Une unité d’aviation capable de former des jeunes en mécanique aéronautique et en pilotage d’aéronef et d’hélicoptère suite aux catastrophes naturelles ;
3) Une unité médicale capable de soigner les victimes de catastrophes naturelles et de soigner les résidents des endroits les plus recules.
Sur le plan Economique, malgré la faiblesse des ressources nationales, le Gouvemement mobilise tous les leviers dont il dispose pour permettre à I’économie de renouer avec la croissance. Déjà, par un agenda législatif conjoint des pouvoirs politiques, 8 des 9 lois conçues pour améliorer le climat des affaires ont été promulguées cette année. De même, par sa politique énergétique, Mon administration prend les mesures nécessaires, mais politiquement périlleuses, pour remettre l`économie d’Haiti sur le chemin de la croissance et créer des emplois décents pour la population, surtout pour les jeunes qui sont inquiets pour leur avenir.
Dans
cette perspective, l`Office de Management et des Ressources humaines
(OMRH), dans le cadre de la reforme de I’Etat, a débuté le
recrutement sur concours de 12.000 jeunes cadres afin d’insuffler
une nouvelle dynamique dans I’administration publique. Ils
remplaceront les fonctionnaires qui sont en age de retraite. Nous
sommes déterminés à foumir d’autres alternatives, surtout aux
couches les plus vulnérables, pour qu’elles n’aient pas a
s’expatrier, parfois au péril de leur vie, a la recherche d’une
meilleure condition d’existence. II est inadmissible qu’Haiti
soit un pays que les jeunes fuient en quête d’opportunités, tant
la corruption et la destruction des institutions nationales ont
élargi I’écart entre les citoyens et I’Etat.
C’est
pour nous l’occasion de remercier tous les pays amis de la région
qui accueillent des migrants haitiens sur leur territoire. Aussi,
continuerons-nous de contribuer activement aux efforts engages par la
communauté Internationale, en vue de I’adoption en 2018 d’un
Pacte mondial pour des migrations sures, ordonnées et régulières.
Monsieur le Président, Le Gouvemement haitien a entrepris des
efforts pour la redynamisation du secteur agricole. A travers la
stratégie dite Caravane du Changement tous les départements
géographiques bénéficieront des actions des pouvoirs publics en
vue de mettre en valeur leur potentialité de développement
économique et social. Nous avons déjà démarré dans une partie de
l`Artibonite, dans le Sud, la Grand’Anse et les Nippes.
Par
cette stratégie, I’Etat, jadis moribond, entreprend en série, des
travaux longtemps négligés, mais qui sont INDISPENSABLES, nous
entendons mener toutes les actions nécessaires pour stopper la
dégradation accélérée de I’environnement, et rendre Haiti plus
résiliente au changement climatique ; améliorer les infrastructures
publiques essentielles ; accroître la prestation des services de
base a la population ; stimuler le secteur prive et I’investissement
direct étranger. II s’agit, surtout, de créer les conditions
propices à une croissance forte, soutenue, inclusive et créatrice
d’emplois. Notre objectif, a terme, est de faire d’Haiti une
destination d’investissement. Le peuple haitien est conscient
d’être le premier responsable de son développement, qu’il lui
appartient d’organiser son pays souverainement. Toute notre action,
sur le plan économique, se focalise sur une utilisation rationnelle
de nos moyens. Nous sommes en train de faire le maximum avec le peu
dont nous disposons.
Monsieur
le Président, Tout en remerciant vivement I’ONU pour son
engagement en Haiti, je m’en voudrais de ne pas rappeler deux
situations fort regrettables qui ont résulté de sa présence dans
le pays : d’une part, les actes odieux d’exploitation et de
violence sexuelle commis par certains soldats de la paix ou d’autres
membres du personnel; et, d’autre part, I’introduction de
I’épidémie de choléra en Haiti, Ces conséquences fâcheuses de
la démonstration de solidarité internationale impliquent, comme
I’ONU Ta déjà reconnu, I’obligation morale d’adopter des
mesures susceptibles de foumir les ressources nécessaires en vue de
l`élimination du chaulera en Haiti. L’amélioration du système de
santé, notamment l`éradication du choléra, constitue Tune des
priorités du Gouvemement haitien.
Malgré
les récents progrès enregistrés, la liste des victimes, autour de
10.000, de cette épidémie continue malheureusement de s’allonger.
Et les orphelins du choléra se comptent par dizaines de milliers. Le
moment est donc venu pour I’ONU de donner tout son sens à ses
nobles idéaux, fondamentalement basés sur le respect des Droits
humains, en prenant toutes ses responsabilités dans une situation
qui a cause de graves préjudices au Peuple Haitien. II est grand
temps que soient honorés les engagements pris par I’ONU en vertu
de la Nouvelle approche préconisée par le Secrétaire général, et
que I’Assemblée générale a approuvée, dans la lutte contre
l`épidémie du choléra. Nous nous associons donc à I’appel
urgent lancé par le Secrétaire général Antonio GUTERRES pour la
dotation du Fonds d’affectation spéciale, en vue de la mise en
oeuvre intégrale des deux volets de ladite Nouvelle approche. Nous
saluons également la décision de I’Assemblée générale de
réaffecter une enveloppe de 40,5 millions de dollars provenant du
budget 2015-2016 de la MINUSTAH à la lutte contre cette épidémie.
Nous
souhaitons que cet exemple soit suivi par d’autres partenaires
intemationaux. Nous voulons assurer une prestation adéquate de soins
aux malades, I’indemnisation prévue des victimes et de leurs
proches, ainsi que I’aménagement des systèmes d’adduction d’eau
potable et d’assainissement en Haiti par la Direction nationale de
I’Eau potable et de I’Assainissement (DINEPA). Monsieur le
Président, La République d’Haiti s’engage, RESOLUMENT, dans la
voie du progrès et du renforcement de I’Etat de droit.
Certes,
il reste encore des chantiers inachevés. Le nouveau leadership
d’Haiti ne ménagera aucun effort pour entreprendre les grandes
transformations nécessaires pour relever I’Etat de sa douloureuse
et pénible léthargie. Le Gouvemement haitien œuvre inlassablement
pour garantir la sécurité et le bien-être de sa population. Ce
sont les conditions indispensables pour atteindre les Objectifs de
développement durable. La stabilité politique et sociale est le
premier des biens publics.
A
cet effet, j’entends poursuivre le dialogue que j’ai entame la
semaine dernière sur l`institutionnalisation de la vie politique
auquel presque tous les partis politiques représentés au Parlement
et dans les collectivités territoriales out pris part. De même,
dans les semaines qui suivent, mon administration entreprendra les
Etats généraux sectoriels de la Nation en vue d’instaurer la
stabilité requise pour entreprendre un programme de Développement
économique et social sur une période de 25 ans, au moins. Monsieur
le Président Les acteurs économiques, politiques et sociaux
Haitiens sont conscients de l`impérieuse obligation qui leur est
faite de préconiser la paix sociale en vue de réaliser le destin
qui est réservé à Notre Noble et Grande Nation, la République
d’Haiti, le berceau de la Liberté, de I’Egalité et de la
Fraternité.
Je
vous remercie.
Jovenel
Moise
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