Lavwadlamerik 15 Mai 2018 Nouvel Haiti ak USA ak tout res mond lan

HISTOIRE: PAUL MAGLOIRE ET FANCOIS DUVALIER LES ENFANTS DE VINCENT ne en 1907 Paul Magloire et François Duvalier : les enfants de Vincent

Par République D'HAITI Solidaire

1907-2007. Une occasion de relire cent ans d’histoire d’Haïti que
le journal Le Matin a raconté au quotidian.
En 1907, Tonton Nord, Alexis Nord, est au pouvoir depuis
1902, après avoir combattu, ville après ville, les hommes de
Firmin : à Plaisance, au Limbé, à Saint-Michel de l’Attalaye, à
Port-Margot, à Petit-Goâve. Firmin avait dû se résoudre à
embarquer sur un navire américain, le Cincinatti, en rade des
Gonaïves o9 le Crête-à-Pierrot s’était sabordé quelques
semaines plus tôt.
1907 est l’année de toutes les promesses.
Thrasybulle Laleau, ministre de l’Education nationale, met en
place, pour la première fois, l’examen du baccalauréat ;
Fernand Hibbert publie Les Thazar ; l’école professionnelle
pour jeunes filles, Elie Dubois, ouvre ses portes sous la
direction de Mme Lamartine Camille ; l’École de Médecine
inaugure un nouveau bâtiment. Le Racing Club Haïtien est
fondé; des mesures sont prises pour construire au Champ de
Mars un parc public et une piste de courses. C’est aussi la
fondation de la Chambre de Commerce d’Haïti et la mise en
route dans la plaine des Cayes d’une des toutes premières
machines à vapeur pour la fabrication du sucre.. La voie ferrée
Port-au-Prince/Carrefour est inaugurée; on commence la
construction du chemin de fer Port-au-Prince/Pétion-Ville
passant par Caradeux, Frères et Bois Mouquette. Le chantier
d’une usine d’éclairage électrique est ouvert au « Parc des
Herbes » : la capitale va être électrifiée.
1907 est l’année de tous les dangers.
Les Américains prennent officiellement le contrôle des
douanes dominicaines. Le gouvernement fait arrêter des
Syriens Américains (Gebara, Gousse, Jaar, etc.) accusés de
violer la loi sur le commerce de détail. Mauvais perdant,
Anténor Firmin n’a pas renoncé à conquérir la présidence. Le
25 décembre, le général Jean Jumeau, qui a été le bras armé
de Firmin en 1902 et a connu l’exil avec lui, quitte l’île de
SaintThomas, avant-garde d’une invasion qui doit prendre
pied aux Gonaïves et renverser le président Nord. Cette
invasion finira de façon sanglante avec notamment la mort de
Massillon Coicou en 1908.
Trois hommes naissent cette année-là. Trois hommes dont les
destins vont se croiser à plusieurs reprises pendant le xxe
siècle : Jacques Roumain (4 juin 1907-18 août 1944), Paul
Magloire (19 juillet 1907-12 juillet 2001) et François Duvalier
(14 avril 1907-21 avril 1971). Le monde entier rend hommage
au premier, homme de lettres et précurseur de l’école
ethnologique haïtienne. Je vous invite ici à vous pencher sur le
destin des deux autres.
Paul Magloire
Il est né par hasard à Port-au-Prince. Paul Vincent Magloire est
le fils de François Eugène Magloire, commandant de la Grande
Rivière du Nord, en visite à Port-au-Prince avec sa femme
enceinte. À la mode paysanne, nous nous sommes habitués à
le désigner en rajoutant à son premier prénom le premier
prénom de son père – Paul Eugène Magloire. Il est,
profondément, un homme du Nord, enraciné au Quartier
Morin et il a fait toutes ses études au Cap. Sa femme Yolette
Leconte est de la famille de Cincinnatus Leconte.
C’est un homme bien bâti, qui mesure 6 pieds de haut et dont
le tour de poitrine fait 44 pouces. Uniforme à l’ancienne avec
plumet, botte à éperons et épaulettes, membre du Cercle
Bellevue, du Cercle Port-au-Princien, habitué du casino
international, il se déplace le plus souvent sans escorte. C’est
un bon vivant, qui aime le jeu, les bals, l’alcool et les femmes.
On lui prête bien des enfants illégitimes. Mais c’est aussi un
cadre qui travaille onze heures par jour avec un souci du détail
et de la chose bien faite.
C’est le premier président militaire depuis Davilmar Théodore.
« Le plus civil des militaires » a dit le journaliste Hubert Carré.
Il est de la 5e promotion de l’Ecole militaire et quand il
devient président en 1950, il est arrivé au grade de colonel et
a derrière lui vingt ans de carrière militaire qu’il couronne
avec le commandement du département militaire du palais
national (qui comprend le commandement des casernes
Dessalines). Il a toujours été proche du pouvoir politique mais
il ne se lance vraiment dans la politique qu’à la chute
d’Estimé.
Paul Magloire a créé des précédents. Ministre de l’Intérieur du
gouvernement provisoire qui organise les élections pour
remplacer Estimé, il pousse au vote d’une constitution qui
institutionnalise l’élection du président de la République au
suffrage universel direct. Il devient ainsi le premier président
haïtien élu par scrutin populaire. Il n’y avait guère en face de
lui qu’un candidat fantoche dont nous avons tous oublié le
nom : Fénelon Alphonse. Devenu président, il fait entrer
l’institution militaire tout entière dans le jeu politique:
président de la République, il se fait nommer général de
division par l’Assemblée nationale et garde le commandement
effectif de l’armée.
Sa présidence commence bien. Le tourisme est en progrès, la
guerre de Corée a fait monter le prix du sisal, emprunts et
impôts permettent de lancer une politique de travaux publics
qui marque le paysage dans plusieurs villes du pays, et
notamment au Cap. Magloire se veut l’homme de
l’apaisement social, après les débordements politiques de
1946. Il interdit le MOP et Chantiers pour arrêter l’élan des
noiristes, il interdit le PSP et La Nation pour brider les
communistes. Il ne veut entendre parler ni de classe ni de
couleur. La référence au « coumbite » national est constant :
c’est lui qui invente le “pote kole.” Il y a peu de squelettes
dans les placards de Magloire: pas de répression d’envergure
contre la presse, pas de prisonniers politiques qui traînent ou
meurent en prison. Les données économiques vont changer
avec les années et changer ainsi l’ambiance sociale et
politique. Les opposants à Magloire diront que ses six années
de présidence sont des années de « bamboche » mais ils s’en
mordront les doigts.
Paul Magloire est en couverture du Times le 22 février 1954.
Le journal américain lui trouve un air royal. À la conférence de
l’OEA, à Panama, en juillet 1956, il paraît invincible parmi les
nombreux chefs d’état du continent issus de l’armée,
notamment le président américain Eisenhower. Mais les
élections législatives de 1955 qui ont vu disparaître par la
magie des urnes la plupart des opposants à son régime font
déjà vaciller le régime. La constitution de 1950 ne permet pas
la réélection immédiate du président mais celui-ci commence
des manœuvres perçues par l’opposition comme devant
mener à un deuxième mandat. Abandonné de tous ses alliés,
même au sein de l’armée, ayant raté un tour de passe-passe
qui devait le faire aller de la présidence à la tête de l’armée, il
doit quitter le pays après cinq ans de mandat.
François Duvalier
Les Archives Nationales permettent aujourd’hui d’établir que
François Duvalier Lamy, plus connu sous le nom de Duval
Duvalier, étudiant en droit, reconnaît en 1907 son fils naturel
né d’une couturière de 17 ans, Ulyssia Abraham, et le déclare
sous le nom de François Duvalier. Duvalier Lamy deviendra
par la suite juge de paix. Il a épousé Simone Ovide, infirmière,
fille naturelle non reconnue de Jules Faine, philologue de
l’Anse-à-Veau et sénateur sous Lescot.
Né et élevé à Port-au-Prince, médecin de santé publique,
François Duvalier a une vie intellectuelle intense: articles,
poèmes, brochures. L’idéologie duvaliériste a marqué et
marque encore profondément la vie politique haïtienne.
Duvalier se présente comme un membre de « la classe »,
défenseur-né des masses noires. Il veut créer une bourgeoisie
noire. Pour lui, l’esclave marron est le fondateur de
l’indépendance et un modèle politique. Il se revendique
« dessalinien» et croit ferme dans la souveraineté nationale.
Dans l’Église, dans l’armée, dans l’administration publique,
dans la diplomatie, la couleur de peau devient le critère
d’éligibilité. Duvalier, membre actif des Griots et du Bureau
d’Ethnologie, sort de la clandestinité le vodou considéré
comme l’expression la plus achevée de la culture authentique
ment haïtienne.
Il entre dans la bataille politique en 1946 avec le MOP de
Fignolé. Sous Estimé, il devient secrétaire d’État du Travail.
Candidat aux premières vraies élections présidentielles
haïtiennes au suffrage universel direct de 1957, Duvalier est
proclamé vainqueur mais les passions soulevées par la
campagne ne retomberont pas. Les candidats entrés dans la
clandestinité y restent, les arrestations de leurs partisans
continuent, la loi martiale reste en vigueur. Candidats
malheureux et exilés font cause commune. Une première
invasion, spectaculaire, est réalisée neuf mois après l’élection
par des anciens officiers proches de Magloire et de Déjoie. Les
invasions se multiplient les années suivantes. Elles alternent
avec les complots des proches du régime, comme l’attentat
contre les enfants de Duvalier réalisé par Barbot en 1963 ; la
répression prend alors la forme de l’élimination de familles
entières.
Élu pour six ans, Duvalier anticipe la fin de son mandat et se
fait réélire par surprise à l’occasion des législatives d’avril
1961. Malgré les menaces du gouvernement américain (il y a
2000 marines dans la baie de Port-au-Prince au moment
théorique de l’expiration de son mandat en mai 1963), il reste
au pouvoir et se fait même désigner président à vie le 14 juin
1964. De même, anticipant sa mort,il désigne en janvier 1971
son fils Jean-Claude comme son successeur – ce qui deviendra
une réalité à sa mort, des suites de son dernier accident
cérébro-vasculaire. Une foule impressionnante l’accompagne
jusqu’à sa tombe au cimetière extérieur… qui sera profanée le
7 février 1986.
Petit homme d’aspect inoffensif voire insignifiant, grosses
lunettes d’écaille, affectionnant le style terne (costume et
chapeau noirs)… c’est le portrait du candidat à la présidence
de 1956. Cinq ans plus tard, Duvalier n’est plus que l’ombre de
lui-même. L’exercice de la présidence et la maladie
(diabétique, i l a fait une crise cardiaque doublée d’un
problème de prostate en 1959) ont transformé l’homme au
physique comme au moral.
La vie politique change de rythme, des paramètres. Les
prêtres entrent en politique: le père Georges, le père
Papailler, ministres de l’Education, les pères Bissainthe et
Bajeux, liés de près ou de loin aux différentes invasions. Les
coups portés à l’Église sont nombreux : expulsion de trois
évêques, des Jésuites et des Pères du Sai nt-Esprit, fermeture
du grand séminaire de Manrèse et de Saint-Martial. On
débouche, dans un premier temps, sur l’excommunication de
Duvalier par le Vatican puis, dans un deuxième temps, par la
reconstitution d’un épiscopat haïtianisé en 1966. Duvalier a
gagné la bataille pour un clergé indigène. Les purges se
succèdent dans le personnel militaire, l’école militaire est
fermée. Une milice est créée en face de l’armée haïtienne; les
deux structures sont forcées à la cohabitation. Les quelques
difficultés posées par le Parlement sont résolues avec
l’institution d’une Chambre unique.
Arc-bouté sur un nationalisme volontiers menaçant, Duvalier
est en conflit avec tous ses voisins. Le gouvernement
américain assiste à la dérive autoritaire du gouvernement.
Lorsque l’ambassadeur Thornston est rappelé en juin 1963 et
les relations avec Haïti suspendues, Duvalier fait bloquer au
sol pendant plusieurs heures le DC-3 de l’aviation américaine
qui doit ramener l’Américain chez lui par les trois vieux
Mustang P-51 de l’armée haïtienne. Au fur et à mesure des
événements politiques, l’aide américaine va se raréfier jusqu’à
s’arrêter presque totalement en 1963. Les fonctionnaires sont
payés « parfois ». La présidence de Duvalier laissera que lques
outils institutionnels importants (code du travail et code rural
notamment) et des réalisations dont on bénéficie encore
aujourd’hui (centrale hydro-électrique de Péligre, aéroport
international). Mais il ne peut faire face aux problèmes de
fond: une inquiétante augmentation de population dans un
espace de plus en plus dégradé et une économie qui n’arrive
pas à trouver les voies de la modernité.
Une école politique
En 1907, Sténio Vincent est maire de Port-au-Prince. Né à
Port-auPrince, il est docteur en droit et sciences politiques de
Paris. Il a exercé comme avocat, a été diplomate et secrétaire
d’État, sénateur, a ouvert la première école de commerc e
d’Haïti. Journaliste, il a introduit l’interview dans le
journalisme haïtien. Intellectuel accompli, il a laissé plus de
vingt titres en histoire, en droit, en politique. Membre
fondateur de l’Union Patriotique, il mène sa campagne
présidentielle en 1930 au nom du nationalisme. Il est le
créateur d’un style politique, fait d’ambiguïté, de cynisme et
de légalisme qui a de nombreux héritiers. Lescot, Estimé,
Magloire et Duvalier sont, quelque part, les enfants de
Vincent. On peut lire notre histoire politique jusqu’en 1986
comme une longue période de continuité, dans laquelle
Magloire est un peu en retrait et où Duvalier pousse jusqu’à
ses ultimes conséquences les lignes tracées par Vincent.
Le style Vincent est fait à la fois d’innovations institutionnelles
et de décisions politiques rapides. Il change trois fois la
constitution en dix ans de mandat : pour prolonger son
mandat, pour supprimer la séparation des trois pouvoirs, pour
se donner le pouvoir de renvoyer les Chambres, pour faire des
décrets pendant les vacances parlementaires. On retrouvera
ces armes politiques dans les bagages de tous ses successeurs.
Il sait anticiper: quand les généraux Baptista, Trujillo et
Somoza renversent les présidents civils de Cuba, de
République Dominicaine et du Nicaragua. Il profite du premier
incident venu pour compromettre Démosthènes Calixte, chef
de la Garde, comme ses collègues latino-américains. Il institue
un pouvoir à deux têtes à l’intérieur de la hiérarchie militaire
qui sera déterminante dans la vie de l’institution militaire
haïtienne. Il maîtrise la rue depuis l’organisation des
manifestations de l’Union Patriotique.
Le plus proche de Vincent par ses fonctions est certainement
Paul Magloire. Jeune lieutenant, il est choisi par le président
comme aide de camp et deviendra le chef de sa maison
militaire. Il deviendra major et reste le chef de la maison
militaire du président Lescot, dauphin et successeur de
Vincent. Vincent est son parrain de noces, comme il est le
parrain de noces d’Estimé. Ils ont le même goût des grands
travaux publics. Mais c’est certainement le moins doué des
élèves de Vincent: il n’en aura jamais la rouerie.
Duvalier est entré dans la carrière politique sous Estimé, dont
il a été l’élève au lycée. Sa première visite de président élu est
pour le président Vincent, retiré à Pétion-Ville. Son premier
ministre de l’Intérieur, Frédéric Duvigneaud, est un homme de
Vincent.
Vincent a mis en avant des jeunes gens d’origine modeste. Il
fait un sénateur d’Estilus Estimé, petit notable de Verrettes,
et, du neveu de celui-ci, Dumarsais, un jeune secrétaire d’État.
Dans son cabinet, à Haïti-Journal, il réunit des jeunes loups qui
marqueront la politique de l’époque : Julio Jean-Pierre
Audain, Léon Laleau, Jean Fouchard, Lorimer Denis, Jules
Blanchet, René Piquion… Autour d’Estimé, d’abord un petit
groupe de parlementaires qui « vendent » sa candidature à la
présidence: Philippe Charlier, Thomas Désulmé, Jean David,
Jean Bélizaire, Castel Demesmin. Puis des hommes qui ont
écrit avec lui dans le journal Le Glaneur, Georges Honorat,
Louis Raymond dont les fils deviendront de grandes figures du
duvaliérisme: Lamartinière Honorat, Claude et Adrien
Raymond. Ce sont tous des notables de province, comme le
président lui-même, comme Joseph D. Charles qui sera son
ministre à Washington. On retrouve aussi avec lui des fidèles
de Vincent: Timoléon Brutus, Lucien Hibbert. Tous ces
hommes se retrouveront autour de Duvalier, certains pour un
temps, d’autres de façon durable. C’est une impressionnante
constante dans les hommes que l’on retrouve quand on
s’attarde sur le fonctionnement politique interne de ces
régimes que nous avons pris l’habitude de voir comme
antagoniques.

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